 |
|
Ferai un vers dans mon
sommeil
Marchant dormant face au soleil
Ces dames de
mauvais conseil
Sont déloyales
Et de l'amour d'un
chevalier
Font un grand mal
Dame ne fait mortel
péché
Aimant un loyal chevalier
Mais si c'est un moine
un curé
C'est déraison
Par droit prend-on pour la
brûler
L'ardent tison
Un jour non-loin du
Limousin,
Seul et sans bruit faisant chemin
Trouve les
femmes de Garin
Et de Bernart
Elle me saluent
simplement
Par Saint Launart
L'une me dit en son latin
Dieu
vous sauve don pélerin
Vous me semblez de beau
maintien
Apparement
Mais on voit aller par le monde
De
folles gens |
|
Ecoutez ce que répondis
Ni bat ni but
je ne lui dis
Ni du manche ni de l'outil
Mais seulement
Babariol babariol
Babarian
Lors dit Agnès à
Ermessen
Nous l'avons trouvé à présent
Loué soit Dieu
profitons-en
Il est muet
Ce que nous ferons avec lui
Sera
secret
L'une me prend sous son
manteau
Dans sa chambre près du fourneau
Sachez que ce
fut bon et beau
Le feu fut bon
Et je me chauffais
volontiers
Aux gros charbons
Des chapons cuisaient
sur le feu
Il y en avait plus de deux
Ni marmiton ni
maître-queux
Seuls tous les trois
Avec pain blanc et vin
et poivre
Autant que joie
|
|
Ma soeur cet homme est un
rusé
Et devant nous ne veut parler
Mais de ce pas je vais
chercher
Notre chat roux
Et nous verrons bien si cet
homme
Se joue de nous
Agnès partit chercher le
chat
Aux longues moustaches et trop gras
Dès que je le vis
qui fut là
J'en eus grand peur
Je faillis perdre mon
courage
Et ma valeur
Lorsque j'eus bu et bien
mangé
Je me mis nu tout à leur gré
L'une prend l'animal
grossier
Et trop félon
Elle le tire dans mon dos
Jusqu'aux
talons
Oui par la queue soudainement
Tire le chat
lui me griffant
M'ouvrant des plaies et plus de cent
Là
sans tarder
Mais moi je n'eus fait aucun geste
M'eut-on tué
|
|
Soeur dit Agnès à Ermessen
Il est muet ça se voit bien
Soeur préparons-lui donc le bain
Et le séjour
Huit jours et plus je suis resté
Auprès du four
Tant les foutis écoutez-moi
Cent et quatre-vingt et huit fois
Que faillis rompre mes courroies
Et mon harnois
Le mal qui m'en vint fut plus grand
Que ne sais dire
Monet tu iras ce matin
Porter mes vers et ce butin
Tout droit aux femmes de Garin
Et de Bernart
Et dis-leur pour l'amour de moi
D'occire le chat |